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RENDEZ-VOUS DU CRIEVAT­

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11 févr. 2021

PARENTS IMMIGRANTS ET MARCHÉ SCOLAIRE MONTRÉALAIS : EXPÉRIENCES LORS DU CHOIX DE L'ÉCOLE SECONDAIRE

Conférence-midi de Véronique Grenier, Ph.D

Jeudi 11 février 2021
de 12h00 à 13h30

Cette conférence aura lieu à distance sur la plateforme de
visioconférence ZOOM

Si vous souhaitez participer à cette activité, veuillez vous inscrire en nous écrivant à cette adresse : crievat@fse.ulaval.ca

 

 

Résumé de présentation :

En 1998, le projet de loi 180 a modifié les articles 4, 239 et 240 de la Loi sur l’instruction publique du Québec. Ces changements ont donné une plus grande liberté de choix de l’école aux parents et une plus grande flexibilité aux écoles quant à la définition de leurs programmes et critères d’admission. Ces modifications devaient s’attaquer, entre autres, au taux de décrochage élevé, à la perte d’élèves au profit du secteur privé et à l’uniformité critiquée de l’offre éducative publique. Elles devaient également permettre aux écoles publiques de mieux répondre à l’hétérogénéité des besoins des élèves (Conseil supérieur de l’éducation 2007). Or, elles ont participé à accentuer la présence de marchés scolaires au Québec. En effet, dans les centres urbains et surtout au secondaire, une concurrence vive s’est concrétisée entre les écoles pour recruter les élèves performants sur le plan scolaire ainsi qu’entre les parents et les élèves pour les places limitées dans les établissements scolaires perçus réputés (Hurteau et Duclos 2017). Montréal constitue l’un des endroits au Québec où ces dynamiques y sont les plus prononcées (Lessard et Levasseur 2007).

Accueillant la majorité des nouveaux arrivants de la province, il est pertinent de creuser les choix de l’école secondaire des parents immigrants dans le contexte montréalais. D’abord, ils choisissent l’école secondaire de leurs enfants dans une importante proportion (Mc Andrew et al., 2015 ; Laplante et al., 2018). Ensuite, des motifs de choix de l’école spécifiques à cette catégorie de parents ont été repérés. Par exemple, afin d’augmenter les chances de réussir leur projet migratoire, des parents immigrants sont à la recherche d’une plus-value du système éducatif (Kanouté, 2007 ; Charette, 2016). Des enjeux identitaires sont aussi à la base du choix d’une école ethnospécifique ou ethnoreligieuse (Tremblay, 2013 ; Lenoir-Achdjian, 1999). Enfin, en raison de politiques migratoires sélectives, la plupart des immigrants du Québec détiennent un capital scolaire de niveau universitaire (Kanouté et Lafortune 2010), constituant un atout dans le choix d’une école.

Or, on n’en connaît encore que très peu sur les façons dont les parents immigrants expérimentent le marché scolaire montréalais, surtout sachant qu’ils vivent des défis spécifiques en relation au système éducatif (méconnaissance du fonctionnement, difficultés dans la langue de communication officielle, etc.) et une diminution de leurs conditions socioéconomiques au moment d’immigrer, perdurant souvent quelques années (Mc Andrew et al., 2015 ; Audet et al., 2016). De cette façon, cette présentation fera état des principaux résultats ayant émané d’une recherche qualitative menée auprès de 30 parents immigrants habitant à Montréal et ayant au moins un enfant y fréquentant une école secondaire (privée ou publique). Des entrevues semi-dirigées recueillant, a posteriori, les mises en récit des expériences vécues lors du choix de l’école secondaire ont permis de repérer les représentations des offres éducatives, les motifs de choix ou de rejet d’écoles ou de programmes, les contraintes ou les stratégies mobilisées et les défis vécus.